Climat : l’école en première ligne par Hervé Le Treut

Dans les lycées généraux, en fin de cursus, tous les élèves vont désormais recevoir 50 heures de cours consacrées au climat et à l’énergie. Une initiative à saluer, mais qui doit ne constituer qu’un début, tant la question de la formation de l’ensemble des citoyens à la problématique du changement climatique est primordiale.

Le problème climatique est en évolution rapide et, face au besoin de dépasser le stade de l’alerte pour mieux appréhender l’espace des solutions, il existe un consensus large sur la nécessité d’un effort de formation dédiée.

Cette formation doit bien sûr concerner tous les âges de l’existence, et cela d’autant plus que les manifestations désormais bien visibles du changement climatique réclament des actions immédiates. Le rôle des jeunes générations toutefois est particulièrement important, parce qu’elles manifestent elles-mêmes leur sensibilité à ces problématiques et parce que nous savons qu’il faudra nécessairement des décennies pour contenir et stabiliser l’évolution du climat. La formation scolaire et universitaire doit être à la hauteur de ces enjeux citoyens et aider les jeunes à acquérir l’autonomie de pensée et la vision systémique nécessaires pour se confronter dans le futur à des situations, à des choix, qu’il n’est pas possible de définir avec précision dès maintenant.

Formation des enseignants

L’Education nationale met progressivement en place une approche plus systématique de ces problèmes. Dans les lycées généraux, en fin de cursus, tous les élèves vont désormais recevoir 50 heures de cours consacrés au climat et à l’énergie. Ce dispositif concerne 400.000 jeunes chaque année – mais pas les 200.000 jeunes de l’enseignement technologique et professionnel, une exclusion difficile à justifier qui demandera nécessairement à être révisée. Des extensions à l’école primaire, aux collèges, à l’enseignement supérieur sont aussi nécessaires pour toucher l’ensemble d’une génération dans les différentes phases de son évolution, avec bien sûr une pédagogie très différenciée.

Cela pose la question de la formation des enseignants eux-mêmes : le problème climatique est complexe, réclame des approches pluridisciplinaires et l’enseigner demande de maîtriser une part au moins de cette complexité. Des initiatives existent pour fournir des outils pédagogiques actualisés, par exemple la création d’un Office for Climate Education, hébergé sur le site de Sorbonne Université par l’Institut Pierre-Simon Laplace. Mais, face à l’ampleur de la tâche, la convergence d’efforts multiples est nécessaire.

L'essentiel

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