Les plantes perçoivent les différentes couleurs qui composent la lumière. Non seulement elles les voient mais elles les interprètent et les emploient de manière différenciée, en fonction de besoins qui vont bien au-delà de la seule captation de l’énergie via la photosynthèse.
Ainsi, la composition spectrale de la lumière affecte leur croissance, la forme et la taille de leurs ramifications, ou encore la longueur ou l’épaisseur de leurs feuilles. C’est ce que l’on nomme la photomorphogenèse. Mais le plus stupéfiant est à venir. Une plante voit son environnement proche. Grâce à l’analyse de la composition spectrale de la lumière réfléchie par les formes alentour, elle sait, dès sa sortie de terre, combien de plantes l’entourent et à quelle distance elles se trouvent. Si la compétition pour la lumière s’annonce âpre, elle va modifier son comportement de croissance pour capter le maximum d’énergie et éviter de se retrouver à l’ombre de ses congénères. Afin d’étudier ce comportement, une équipe INRAE a développé un dispositif expérimental permettant d’analyser, en conditions réelles, la compétition d’une plante pour la lumière, dans différents types de couverts végétaux et à tous les stades de sa croissance. Ces informations permettront de développer un modèle mathématique capable de simuler les interactions entre végétaux d’une même espèce, ou cultivés en association. Et à terme, d’identifier les individus les mieux adaptés à un type de culture.
Les visiteurs pourront donc participer à un atelier animé par des scientifiques de l’unité de Recherche Pluridisciplinaire Prairies et Plantes Fourragères sur les plantes et la lumière. Ils pourront reproduire l’expérience de Newton et se rendre compte que nos yeux n’ont pas cette capacité. Grâce à un banc spectral, équipé d’un capteur de lumière et d’un spectroradiomètre, ils pourront voir que les plantes se comportent comme des filtres modifiant la composition en couleur de la lumière transmise et que cette lumière a un effet sur la morphogenèse des plantes voisines, c’est la photomorphogenèse.
Les scientifiques présenteront aussi une maquette d’un autre dispositif pour les prairies, un « simulateur de climat extrême » (SICLEX) permettant de ne couvrir la parcelle d’un abri mobile que le temps strictement nécessaire afin de maximiser l’ensoleillement et la consommation d’eau par la végétation. Il se positionne automatiquement en fonction d’observations lues sur des sites météorologiques en libre accès sur internet, de mesures de direction et vitesse du vent.